On sait pas pour vous, mais on a l’impression que depuis quelques années, on se fait bourrer le crâne d’informations (parfois/souvent/beaucoup/très contradictoires) sur les aliments que nous devrions manger ou absolument éviter pour avoir une santé optimale. Des articles comme « 7 aliments que vous devez absolument consommer» ou encore « 1001 vertus du curcuma», ça se multiplie comme la peste au Moyen-Âge. Y’a aussi de nouveaux types de régimes qui émergent assez régulièrement, dont les adeptes vantent les multiples bienfaits et résultats sur les réseaux sociaux (on se rappelle qu’Instagram c’est ben l’fun, mais c’est pas toujours – voire presque jamais – fiable).

Pas t’à faitte, mon beau Albert.

Pas t’à faitte, mon beau Albert.

On n’a vraiment pas la prétention ici de vous dire quoi manger et comment le manger, mais on va tenter de vous éclairer sur 3 tendances/croyances qui sont populaires et qui nous « titillent» un brin. Après ça, vous ferez ben c’que ça vous tente de faire: vivre et laisser vivre, comme on dit.

1. Le lait de vache vs les boissons végétales 

Comme expliqué dans cet article très bien fait , consommer des boissons végétales (avoine, cajou, amandes, etc.) est une bonne manière d’ajouter de la variété dans notre alimentation, tout comme on varie les fruits et légumes que l’on consomme. Cependant, faut juste garder en tête que ces boissons contiennent parfois une grande quantité de sucre ainsi que peu de protéines, vitamines et minéraux, à l’exception de la boisson de soya non-sucrée, qui contient une quantité similaire de protéines au lait de vache, et qui est aussi obligatoirement enrichie de certaines vitamines pour éviter les carences chez les végétariens (voir un tableau comparatif ici). Ce n’est pas parce qu’un produit est végétarien/végétalien qu’il est meilleur pour notre santé – la junk existe aussi en version végé!

En ce qui concerne le lait de vache, voici quelques faits qui semblent très pertinents à retenir (on vous réfère ici au Pharmachien, qu’on adore) :

  • Le lait, ça peut être bon pour ta santé. C’est une source de protéines, de calcium et de vitamine D. Par contre, tu n’en a pas “besoin” pour avoir une bonne santé. En autant que tu combles tes besoins quotidiens en nutriments sus-mentionnés, t’es correct.

  • Dans le lait pasteurisé, pas de pus, de sang ou de bactéries (allô la désinformation). Également, au Québec, on insiste fort pour que l’industrie réduise l’utilisation régulière d’antibiotiques dans les soins donnés au bétail.

  • L’impact environnemental de la production de lait par rapport à celui lié à la production des boissons végétales est un sujet extrêmement complexe et qui fait réagir. La production de lait d’amande demande une grande quantité d’eau (5 litres pour UNE amande, selon The Guardian), le soya demande des plantations extra-vastes et en monoculture, ce qui est néfaste pour l’environnement, alouette). Selon notre compréhension, le lait d’avoine serait l’option la plus environnementale en termes de consommation d’eau, de superficie nécessaire et d’émissions de gaz à effet de serre (en plus d’être cultivé au Canada, donc moins de transport que les amandes californiennes, par exemple). Par contre, sa valeur nutritive n’égale pas le lait de vache ni celui de soya…!

On partage aussi l’opinion finale du Pharmachien, à savoir qu’il est important d’être au courant et de s’attarder plus profondément au traitement des vaches dans l’industrie laitière, mais que ce n’est pas une raison pour culpabiliser les gens qui boivent du lait, ou encore pour «démoniser» le produit en tant que tel.

2. Le «sans gluten»

  • Manger sans gluten n’est pas meilleur pour la santé, les céréales à grains entiers (remplies de gluten) sont une excellente source de fibres, de protéines, et de vitamines essentielles à notre alimentation;

  • Manger sans gluten ne fait pas perdre du poids. Diminuer sa consommation d’aliments à haute teneur calorique (donc arrêter de manger de la «scrap») ainsi que couper dans ses portions peut faire perdre du poids;

  • Adopter une diète sans gluten sans supervision d’un professionnel de la santé n’est pas une bonne idée.

À moins d’être cœliaque (si jamais tu crois avoir un réel problème avec le gluten, il est important d’aller te faire tester pour cette maladie qui est sous-diagnostiquée et très dangereuse), c’est vraiment pas nécessaire de te lancer là-dedans, d’autant plus que certains aliments sans gluten sont anormalement chers ou ultra-transformés (encore une fois, si tu choisis de manger sans gluten et que ta vie s’en porte mieux, c’est ton affaire!)

Dans le fond, le but n’est pas de couper complètement le gluten ou encore de te bourrer la face 24/7 de blé, mais bien de garder un équilibre en variant nos sources alimentaires (quinoa, sarasin, riz, patates douces, légumineuses, etc.) Pour plus de détails, lis cet article du toujours excellent Pharmachien ou regarde cette non moins excellente vidéo.

3. La diète cétogène ( ou «keto» en anglais)

Le principe de la diète cétogène est assez simple en apparence : manger beaucoup de gras et diminuer (voire arrêter) sa consommation de glucides, dans le but de perdre du poids ou d’améliorer sa santé. Bon ou pas bon? Un peu des deux. En effet, plusieurs nuances doivent être apportées lorsqu’on parle de certains bienfaits associés à cette diète pour en comprendre toute la portée (je vous conseille fortement de lire cet article si c’est un sujet qui vous interpelle).

Notre opinion finale sur le sujet: suivre un régime qui coupe au complet un aliment ou un groupe d’aliments pour en idolâtrer un autre, c’est rarement une bonne idée, et ça peut même amener des problèmes de santé plus graves qu’on pense – à moins d’avoir été recommandé et d’être suivi par un professionnel de la santé! Si on a des raisons médicales de croire qu’un régime cétogène pourrait nous aider, ben consultons un.e pro!

Au final, quand vient le temps de prendre des décisions par rapport aux aliments que l’on consomme, on peut se référer aux éléments suivants (ou encore au nouveau Guide alimentaire canadien )

  • Consommer le plus possible des aliments locaux et de saisons

  • Consommer le moins possible d’aliments transformés et cuisiner un peu plus nos repas nous-mêmes

  • Manger beaucoup de fruits et de légumes frais, d’aliments à haute teneur en protéines et à grains entiers

  • Boire beaucoup d’eau et privilégier les boissons à faible teneur en sucre

  • Apprendre à lire les étiquettes des aliments transformés pour faire des choix plus sensés: si tu ne comprends pas la moitié des éléments sur l’étiquette, c’est peut-être pas le choix du siècle

Mais SURTOUT : viser l’ÉQUILIBRE! Autant il n’est pas idéal de manger au McDo tous les jours, autant ce n’est pas grave de se permettre une crème glacée ou une p’tite bière sur une terrasse une fois de temps en temps!

Sur ce, bon début de saison estivale la gang, et on se revoit aux barres 😊

***Si vous désirez faire des changements majeurs dans votre alimentation ou pour tout autre objectif de santé impliquant des changements alimentaires, consultez un.e diététiste-nutritionniste certifié.e pour vous assurer un suivi sécuritaire et éviter d’adopter des habitudes de vie pouvant être néfastes pour votre santé.